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Et de ceux qui l’écoutèrent, certains repartirent à leur tour, prêts à affronter l’escalier infini, avec la foi qu’ils trouveraient, non pas ce qu’ils désiraient, mais ce qu’ils avaient besoin de comprendre.
Et de ceux qui l’écoutèrent, certains repartirent à leur tour, prêts à affronter l’escalier infini, avec la foi qu’ils trouveraient, non pas ce qu’ils désiraient, mais ce qu’ils avaient besoin de comprendre.
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Version du 9 décembre 2024 à 21:07

La Tour Infinie

Présenté dans Les Frontières Perdues, ce récit fictif explore la notion que les véritables sommets ne se trouvent pas dans le monde extérieur, mais dans l’acceptation et la compréhension des chemins que l’on emprunte pour y parvenir.

L’Ascension Commence

Au centre d’une vallée oubliée se dressait une tour si haute que son sommet se perdait dans les nuages. Elle semblait défier les lois du monde, construite de pierres lisses, sans fissures, ni âge. Aucun chemin n’y menait, et pourtant, elle attirait ceux qui osaient s’approcher, comme un aimant attire le fer.

Un érudit du nom d’Érasme, avide de comprendre les mystères de l’univers, entendit parler de la tour. On disait que quiconque en atteindrait le sommet obtiendrait la connaissance ultime, une vérité si profonde qu’elle pourrait illuminer ou détruire.

Avec rien d’autre que son esprit affûté et sa détermination, Érasme trouva la vallée et s’avança jusqu’à la porte de la tour. Gravée sur le linteau, une inscription mystérieuse proclamait :

"Le sommet est à ceux qui renoncent à le voir."

Perplexe, mais intrigué, il poussa la porte.

L’Escalier Interminable

À l’intérieur, un escalier en colimaçon s’élevait sans fin, s’enroulant autour d’un vide central plongé dans l’obscurité. Aucune fenêtre, aucune lumière naturelle. Seule une faible lueur semblait émaner des pierres, guidant les pas d’Érasme.

Il monta, un pas après l’autre, le souffle calme et l’esprit concentré. Pendant des heures, peut-être des jours, il grimpa sans rencontrer âme qui vive. Mais quelque chose le troubla : malgré ses efforts, il ne semblait jamais s’élever. Chaque tournant de l’escalier paraissait identique au précédent, comme s’il marchait sur place.

Les Voix du Vide

Alors qu’il commençait à douter, des murmures s’élevèrent du vide central de la tour. Au début, ils étaient indistincts, comme le vent, mais bientôt ils prirent forme :

— Pourquoi montes-tu, Érasme ?

Il s’arrêta net, scrutant l’obscurité.

— Pour atteindre le sommet et comprendre la vérité, répondit-il.

Les murmures résonnèrent à nouveau, comme un rire distant :

— La vérité n’est pas là-haut. Elle est dans chaque marche que tu foules.

Érasme, frustré mais curieux, poursuivit son ascension.

Les Visions du Passé

Au bout d’un certain temps, les murs de la tour commencèrent à changer. Ils reflétaient des visions : des fragments de la vie d’Érasme. Il se vit enfant, apprenant à lire dans la bibliothèque de son père. Puis adulte, absorbé par des manuscrits oubliés. Il revécut ses triomphes, mais aussi ses échecs, ses choix regrettés, et les moments où il avait tourné le dos à ceux qu’il aimait.

Chaque vision le ralentissait, le remplissant de doutes et de remords.

— Pourquoi te tourmenter avec ce qui est passé ? lança une nouvelle voix.

— Parce que je veux comprendre ce qui m’a mené ici, murmura-t-il, la gorge serrée.

Et la voix répondit :

— Tu crois monter, mais tu ne fais que porter le poids de ton passé.

L’Abandon de la Volonté

Après ce qui lui sembla une éternité, Érasme s’effondra sur une marche. Ses jambes refusaient de le porter plus loin, et son esprit, lourd de pensées, vacillait. Il leva les yeux et ne vit rien d’autre que l’escalier, s’élevant toujours dans l’inconnu.

C’est alors qu’il se rappela l’inscription à l’entrée : Le sommet est à ceux qui renoncent à le voir.

Un éclair de compréhension le traversa. Et si le sommet n’était pas un lieu à atteindre, mais un état d’esprit à accepter ?

Dans un souffle, Érasme abandonna son ambition. Il cessa de monter, de chercher, de vouloir. Il ferma les yeux et se laissa aller à l’instant présent, acceptant la tour, l’escalier, et lui-même.

Le Sommet Révélé

Quand il ouvrit les yeux, Érasme n’était plus dans la tour. Il se tenait au sommet, sur une plateforme lumineuse qui semblait flotter dans l’éther. Autour de lui s’étendait un panorama infini, une vue sur les mondes, les âmes et les vérités qu’il avait tant cherché à comprendre.

Mais ce qu’il vit n’était pas une réponse unique, une clé universelle. Ce qu’il comprit, c’était que la vérité ne réside pas au bout du chemin, mais dans chaque pas fait pour y parvenir.

La Descente

Lorsqu’Érasme redescendit de la tour, il ne raconta rien de ce qu’il avait vu. Il expliqua seulement à ceux qui le questionnaient :

— La Tour Infinie n’a pas de sommet, ni de fin. Mais si vous cessez de monter, elle vous montre ce que vous cherchez.

Et de ceux qui l’écoutèrent, certains repartirent à leur tour, prêts à affronter l’escalier infini, avec la foi qu’ils trouveraient, non pas ce qu’ils désiraient, mais ce qu’ils avaient besoin de comprendre.